Découvrez comment le café pourrait révolutionner la santé de votre intestin !

Et si le café était l'ami de votre microbiote intestinal ?

Autrefois critiqué pour ses effets négatifs sur le sommeil, le café regagne aujourd’hui ses lettres de noblesse. Il présente des avantages protecteurs contre diverses maladies telles que Parkinson et Alzheimer, ainsi que le diabète de type 2, et il est aussi bénéfique pour notre microbiote intestinal. Véronique Liesse, diététicienne-nutritionniste et auteure de Mon microbiote sur mesure, nous éclaire sur le sujet.

Le café occupe la place de boisson la plus populaire dans le monde, juste après l’eau et le thé. D’après une enquête Ipsos réalisée en 2024, 86 % des Français consomment du café et 73 % en boivent de manière habituelle. C’est une excellente nouvelle, étant donné les bienfaits du café sur notre santé. « Longtemps sous-estimé, nous assistons aujourd’hui à une véritable réhabilitation du café, déclare Véronique Liesse. Plusieurs recherches ont prouvé qu’il diminue la mortalité associée aux maladies cardiovasculaires et réduit également les risques de diabète de type 2, de certains cancers et de la maladie d’Alzheimer. » Mais ce n’est pas tout : le café serait aussi un allié de notre microbiote intestinal !

Boire du café régulièrement serait lié à une diversité accrue du microbiote intestinal. Connu aussi sous le nom de flore intestinale, le microbiote comprend l’ensemble des micro-organismes – bactéries, virus, parasites et champignons – qui colonisent notre système digestif, principalement dans l’intestin grêle et le côlon. « Notre microbiote est influencé et se modifie selon plusieurs facteurs, notamment notre régime alimentaire, explique Véronique Liesse. L’interaction entre certains aliments et la composition de notre communauté microbienne est complexe. Toutefois, une récente publication dans la revue Nature Microbiology révèle un lien entre une bactérie spécifique et le café ! »

Selon les scientifiques, cette bactérie, nommée Lawsonibacter asaccharolyticus, serait jusqu’à huit fois plus présente chez les consommateurs de café, indépendamment de leur âge, sexe ou état de santé. « La présence de cette bactérie dans le côlon est liée à celle, dans le sang, de produits de dégradation des acides chlorogéniques, des polyphénols abondants dans le café, continue la nutritionniste. Ces composés peuvent encourager le développement de bactéries bénéfiques pour le microbiote intestinal. » Elle ajoute : « Cependant, il est conseillé de ne pas dépasser trois tasses par jour afin d’éviter les effets indésirables sur le système nerveux. »

Quel impact le café a-t-il sur notre microbiote intestinal ?

Des études supplémentaires sont nécessaires pour élucider totalement le lien entre la consommation de café et les modifications du microbiote intestinal, mais il semble que le café, qu’il contienne de la caféine ou non, favorise la croissance de certaines espèces bénéfiques.

Il stimule la population de Bifidobacterium

Une recherche menée sur des adultes en bonne santé a révélé que la consommation de café augmente l’activité métabolique et la taille de la population de Bifidobacterium, une espèce de bactérie connue pour ses effets positifs. « La biodisponibilité des acides chlorogéniques (CGA), puissants antioxydants du café, reste inchangée que le café soit consommé seul, avec un peu de lait entier ou de lait de soja, précise Astrid Nehlig, directrice de recherche à l’Inserm. En revanche, l’ajout d’une grande quantité de lait, de crème ou de sucre diminue leur concentration maximale et ralentit leur absorption dans le sang. » Il est donc préférable de minimiser la quantité de lait.

Il agit comme un prébiotique

Le café contient des composés bioactifs, tels que les polyphénols, qui ont des propriétés prébiotiques. « Ces substances encouragent la croissance de bactéries bénéfiques, en particulier les bifidobactéries, de manière significative, confirme la nutritionniste. Le microbiote apprécie les fibres… mais pas uniquement ! Il est friand de tout ce qui peut lui être bénéfique et lui servir de nourriture ou de substrat pour produire d’autres molécules utiles. Ainsi, les polyphénols sont une source de prébiotiques qui favorisent le développement des bactéries bénéfiques dans le microbiote, notamment les bifidobactéries. Ces bactéries sont particulièrement intéressantes car elles produisent du butyrate aux propriétés anti-inflammatoires. »

Les polyphénols présents dans le café réduiraient également les bactéries pathogènes et stimuleraient la diversité de notre flore intestinale. En plus du thé vert et du café, on trouve aussi des polyphénols dans les fruits rouges (fraises, myrtilles), les raisins, les légumes verts et le cacao.

Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques. Ainsi, on pourrait utiliser le café pour encourager la prolifération d’espèces bénéfiques du microbiote et donc orienter des interventions alimentaires pour améliorer la santé intestinale. Véronique Liesse, diététicienne-nutritionniste.

Constipation : en quoi le café est-il laxatif ? Comment influence-t-il notre transit ?

La consommation de café stimule la motilité colique, c’est-à-dire les contractions musculaires du côlon, facilitant ainsi le transit intestinal. « Une recherche sur 99 volontaires sains a révélé que 29 % ressentaient un besoin urgent de déféquer après avoir bu une tasse de café, indiquant une stimulation de la motricité colique entre 4 et 30 minutes après ingestion de café normal ou décaféiné, rapporte Astrid Nehlig, directrice de recherche à l’Inserm. De plus, le café normal stimule l’activité motrice du côlon autant que la consommation de céréales, et plus que le café décaféiné (+ 23 %) ou qu’un verre d’eau (+ 60 %). »

En outre, au-delà de son effet laxatif, boire du café aiderait également à faciliter la digestion. Selon Astrid Nehlig, le café stimule les sécrétions gastriques et biliaires. « Le café, qu’il soit normal ou décaféiné (165 ml de café fort), augmente la contractilité de la vésicule biliaire et réduit son volume de 30 %. La consommation de café (4 tasses par jour) pourrait diminuer d’environ 25 % le risque de calculs biliaires. De même, le café normal et, dans une moindre mesure, le café décaféiné augmentent la sécrétion pancréatique exocrine riche en enzymes, qui catalysent la digestion des lipides, des protéines et des glucides. » Voilà qui pourrait changer la perception que l’on a du café !

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