Charcuterie et grossesse : Risques et conseils pour les futures mamans !

Que ce soit un morceau de saucisson occasionnel, quelques rillettes sur une tranche de pain, ou encore un barbecue chez des amis, la charcuterie est souvent présente dans notre alimentation quotidienne. Toutefois, durant la grossesse, il est crucial de savoir renoncer à ces produits, particulièrement si vous n’êtes pas immunisée contre la toxoplasmose. Focus sur ce sujet avec Fiona Dumur, diététicienne-nutritionniste au CHRU de Lille, et Chloé Bernaud, diététicienne-nutritionniste spécialisée en périnatalité.

Il est important de noter que la charcuterie comprend toutes sortes de préparations à base de viande de porc, crue ou cuite. Ces produits sont souvent salés et fumés, comme le jambon cru et le saucisson, ou encore le chorizo. Certains sont également cuits, comme les jambons cuits, les pâtés, ou les andouilles, tandis que d’autres, tels que les saucisses, doivent être cuits avant consommation. Pendant la grossesse, deux cas de figure peuvent se présenter.

Dans cette situation, il est possible de consommer de la charcuterie de tout type, mais avec modération et en veillant à maintenir un bon équilibre alimentaire. « Il est conseillé de limiter la consommation de charcuterie à moins de 150 g par semaine« , souligne Fiona Dumur, tout en rappelant que la charcuterie est souvent riche en sel, en acides gras saturés et parfois en nitrites, utilisés comme conservateurs.

Dans ce cas, le risque d’être infectée par cette maladie durant la grossesse est réel. Il est donc essentiel de ne pas consommer de viandes crues, et de charcuterie non cuite (comme le jambon cru, le saucisson ou le chorizo).

Toutefois, il est possible de consommer de la charcuterie cuite (comme le jambon blanc, le jambon de volaille, la mortadelle). « Il est toujours préférable de choisir des produits préemballés, plutôt que ceux vendus à la coupe« , insiste Chloé Bernaud. Il est également crucial de bien stocker ces produits et de respecter scrupuleusement les dates de péremption indiquées sur les emballages.

La toxoplasmose, mentionnée plus haut, est une infection parasitaire pouvant être contractée suite à la consommation de viande contaminée peu cuite, de fruits et légumes mal lavés, ou encore d’eau polluée. Elle est généralement asymptomatique chez la femme enceinte, mais peut être extrêmement dangereuse pour le fœtus. « Plus la contamination par le parasite survient tôt durant la grossesse, plus la toxoplasmose congénitale est grave », indique le site de l’Assurance maladie.

La principale complication chez le fœtus est la chorioretinite, une inflammation de la membrane de l’œil, associée à une atteinte de la rétine. Elle peut se manifester après la naissance de l’enfant, durant l’adolescence, ou même à l’âge adulte, et peut causer un déficit visuel. La maladie peut également entraîner des complications graves, telles que la mort intra-utérine, un accouchement prématuré, des séquelles neurologiques (anomalies dans le développement du cerveau, retard psychomoteur), etc.

La listériose est une infection bactérienne d’origine alimentaire. Habituellement, cette maladie provoque une sorte de gastro-entérite. Chez la femme enceinte, elle se manifeste par une fièvre parfois élevée, accompagnée de maux de tête et parfois de troubles digestifs ou neurologiques. « Si la maladie n’est pas traitée ou passe inaperçue chez une femme enceinte, la bactérie peut coloniser le placenta et infecter le fœtus« , précise l’Assurance maladie. Dans ce cas, la listériose peut entraîner une fausse couche, un accouchement prématuré, une mort intra-utérine ou une méningite néonatale. Autant de bonnes raisons d’éviter les produits de charcuterie crus ou mi-cuits.

Si vous n’êtes pas immunisée contre la toxoplasmose, il est impératif d’éviter la charcuterie crue. Il faut donc proscrire :

• le chorizo,
• le bacon cru,
• le jambon cru,
• la viande de Grison,
• le magret de canard séché,
• le saucisson sec,
• la rosette,
• la coppa,
• etc. 

Une alternative consiste à congeler ces produits à une température de -80 °C (le congélateur domestique ne dépasse généralement pas -25 °C) ou à les cuire à plus de 70 °C, afin d’éliminer les germes et bactéries potentiellement présents.

Que vous soyez immunisée ou non contre la toxoplasmose, toutes les viandes cuites sont généralement sûres, à l’exception du gibier qu’il est préférable d’éviter dès le début de la grossesse. L’essentiel est de cuire la viande à cœur (évitez les cuissons saignantes ou à point).

Les terrines, pâtés, rillettes et autres produits en gelée peuvent être porteurs de la bactérie responsable de la listeria. Il est donc préférable de les éviter durant la grossesse.

Le jambon cuit peut être consommé sans risque durant la grossesse, mais il est recommandé de l’acheter préemballé. « S’il est vendu à la coupe, il est exposé à l’air, manipulé, et peut être plus susceptible à la contamination », met en garde Chloé Bernaud.

Oui, contrairement aux idées reçues, le boudin noir ou blanc peut être consommé, à condition qu’il soit bien cuit.

Oui, tout comme pour le boudin et le jambon, tant que la viande est cuite, il n’y a aucun risque pour les femmes enceintes.

Il est possible de consommer des lardons cuits ou du bacon bien cuit pendant la grossesse, mais avec une grande prudence, pour éviter la listériose ou la toxoplasmose.

Pour savourer une bonne raclette pendant votre grossesse, optez pour du jambon blanc, des lardons ou encore de la mortadelle. Les plus aventureuses peuvent également choisir les jambons de volaille (poulet, dinde, etc). Une fois de plus, privilégiez la charcuterie cuite sous vide.

Pour minimiser les risques de contamination :

• assurez-vous de la cuisson complète de la viande (elle ne doit pas laisser de jus rosé à la coupe) ;
• évitez les viandes crues, marinées, fumées ou salées ;
• préférez les produits emballés aux produits vendus à la coupe ; 
• ne dépassez jamais les dates de péremption ; 
• lavez soigneusement les crudités, les herbes aromatiques et les fruits à l’eau claire ;
• lavez-vous les mains régulièrement après avoir manipulé des aliments ; 
• portez des gants pour jardiner ou avant tout contact avec la terre ; 
• limitez les contacts avec votre chat, et surtout avec sa litière.