Shilajit de l’Himalaya : Devriez-vous céder à ses promesses dorées ?

Actuellement très en vogue sur les réseaux, avec environ 3,4 millions de recherches mensuelles, le shilajit est une combinaison de matière végétale, minérale et organique, nécessitant des roches pour sa formation, selon la biologiste Aïna Queiroz. Elle explique que selon l’hypothèse biologique, il pourrait provenir soit de l’accumulation d’excréments secs de petits mammifères, soit d’un mélange d’urine et d’excréments d’écureuils, ou encore des sécrétions de certaines plantes. Toutefois, l’origine précise du shilajit reste à ce jour indéterminée.

Ce produit naturel, extrait des rochers des montagnes élevées telles que l’Himalaya, est formé par la décomposition lente de matière organique végétale et animale, précise Laurence Coiffard, chercheuse en pharmacie. Bien que son utilisation remonte à loin, la composition précise du shilajit demeure un mystère. Toutefois, il est reconnu pour sa haute concentration en acides fulviques et humiques, représentant 80% de sa composition, et environ 20% de minéraux, des constituants rarissimes dans la nature.

Les acides fulviques sont particulièrement bioactifs, ajoute Aïna Queiroz. Utilisé depuis longtemps dans les médecines ayurvédique et tibétaine pour ses propriétés revitalisantes, le shilajit répond aujourd’hui à un intérêt croissant pour les adaptogènes, qui soutiennent la capacité de l’organisme à gérer le stress, et pour le bien-être général.

Les formes de shilajit disponibles varient. La résine, forme la plus pure et concentrée, doit être dissoute dans de l’eau tiède, explique Fabienne Bagot, pharmacienne. Les gélules, qui masquent le goût terreux de la résine, sont préférées par certains, et peuvent être combinées avec d’autres substances pour cibler divers besoins comme la fatigue ou l’humeur.

La poudre, bien que pratique, est généralement moins recommandée en raison de sa susceptibilité à l’altération. Bien que les fabricants louent ses vertus, des antifatigue à l’amélioration de la libido masculine en passant par des bénéfices potentiels contre le diabète, l’Alzheimer ou le cancer, les preuves scientifiques restent limitées.

Les propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires des acides fulviques sont bien documentées, ajoute la spécialiste. Cependant, pour d’autres allégations, notamment les effets sur la densité osseuse chez les femmes ménopausées ou les niveaux de testostérone chez les hommes, les bénéfices cliniques ne sont pas définitivement établis.

Il est crucial d’être prudent, prévient également Laurence Coiffard. Bien que vanté pour ses effets détoxifiants, le shilajit peut aussi accumuler des métaux lourds s’il se trouve dans un environnement contaminé. De plus, il peut interagir avec certains médicaments, et son usage est déconseillé en cas de maladie auto-immune, de traitement immunosuppresseur ou anticoagulant, et pendant la grossesse.

En cas de fatigue passagère ou de stress, une cure de shilajit peut être envisagée après consultation médicale, mais il ne faut pas s’attendre à des miracles, conclut la chercheuse en pharmacie.

Il est crucial de choisir un shilajit en pharmacie ou parapharmacie, ou sur un site en ligne agréé par l’Agence régionale de santé, lié à une pharmacie, mais jamais ailleurs en ligne ou en boutique. C’est la seule manière de garantir sa provenance et sa composition, insiste Laurence Coiffard, qui recommande les gélules pour un dosage contrôlé.