Les tomates ont-elles un impact sur la santé de la vessie ou peuvent-elles exacerber les symptômes d’une infection urinaire ? Le Pr Yann Neuzillet, chirurgien urologue et secrétaire général de l’Association Française d’Urologie (AFU), nous apporte des éclaircissements.
Les infections urinaires touchent principalement les femmes et entraînent souvent une multitude de recommandations diététiques. L’une des croyances les plus courantes est que les tomates sont néfastes pour la vessie. Que faut-il en penser ? Le Pr Yann Neuzillet nous éclaire sur ce sujet.
Les aliments n’influencent pas directement l’apparition d’une infection urinaire. « Les infections ne sont pas provoquées par la consommation d’aliments sucrés, épicés ou acides, mais plutôt par des bactéries qui se propagent de la région génitale à la vessie », précise d’emblée le Pr Neuzillet.
À noter : les femmes sont plus fréquemment affectées du fait de leur anatomie spécifique. De plus, certains facteurs comme une vidange incomplète de la vessie, l’utilisation de dispositifs médicaux (tels que les cathéters urinaires), le diabète ou un système immunitaire affaibli peuvent augmenter le risque d’infection.
La tomate : source précieuse de nutriments et d’antioxydants
La tomate est reconnue pour ses nombreux bienfaits santé. Elle est riche en :
- Lycopène, un antioxydant puissant qui diminue l’inflammation et protège les cellules contre les dommages extérieurs.
- Vitamine C, qui renforce le système immunitaire et acidifie légèrement l’urine, réduisant ainsi la multiplication de certaines bactéries.
- Flavonoïdes et fibres alimentaires, qui améliorent la santé générale, aident à gérer les processus inflammatoires et contribuent à un bon équilibre digestif.
Qu’elle soit consommée crue ou cuite, en salade, en soupe ou en sauce, la tomate apporte une variété de nutriments essentiels au bien-être général. Mais est-elle efficace pour prévenir les infections urinaires ?
Les tomates sont-elles bénéfiques ou néfastes en cas d’infection urinaire ?
Contrairement aux idées reçues, les tomates ne provoquent pas d’irritation de la vessie. « Il s’agit d’une fausse information. Aucune preuve scientifique ne soutient un lien entre la consommation de tomates et l’irritation vésicale », affirme le Pr Neuzillet.
Cette idée fausse pourrait venir de l’acidité des tomates. Cependant, le spécialiste est catégorique : l’acidité d’un aliment n’est pas directement transmise à l’urine. L’acidité est modifiée par le processus digestif, et les aliments consommés n’irritent pas directement la vessie.
Pourquoi la consommation de tomates donne-t-elle l’impression d’augmenter la fréquence urinaire ?
Si vous ressentez le besoin d’aller plus fréquemment aux toilettes après avoir mangé des tomates, sachez que c’est tout à fait normal. La tomate est naturellement riche en eau, qui est absorbée puis éliminée par l’organisme, augmentant ainsi la production d’urine (comme c’est le cas avec d’autres fruits et légumes hydratants tels que le melon, le concombre, la pastèque, etc.).
Alimentation, boissons et bonnes pratiques : comment agir en cas d’infection urinaire ?
« Bien que la tomate soit bénéfique pour la santé, elle ne remplace ni les mesures préventives habituelles, ni les traitements médicaux (antibiotiques) », souligne le Pr Neuzillet.
Pratiques recommandées
Pour prévenir les infections urinaires ou pour accompagner un traitement, il est conseillé de suivre quelques recommandations simples :
- Hydratez-vous fréquemment : boire suffisamment d’eau permet d’éliminer naturellement les bactéries.
- Urinez régulièrement : ne pas se retenir longtemps diminue le risque que les germes stagnent dans la vessie.
- Favorisez certains aliments protecteurs : la canneberge, les probiotiques et la vitamine C sont reconnus pour leur capacité à soutenir la santé urinaire.
- Maintenez une bonne hygiène intime : optez pour un nettoyage doux, sans abuser de produits irritants.
- Consultez un médecin en cas de symptômes persistants : l’automédication peut être insuffisante et retarder une prise en charge appropriée.
En somme, la meilleure défense contre les infections urinaires est une bonne hygiène de vie accompagnée d’une prise en charge médicale adéquate.
Incorporer la tomate dans votre régime alimentaire pour une santé urinaire optimale
Comme vous l’avez compris, si la tomate ne guérit pas les infections urinaires, elle peut néanmoins faire partie d’un régime alimentaire équilibré et contribuer à la santé globale. Voici quelques suggestions pour en profiter pleinement :
- Crue : consommée en salade, en carpaccio ou sur des tartines, elle conserve toute sa vitamine C.
- Cuite : préparée en sauce, en soupe ou en purée, la cuisson augmente la disponibilité du lycopène, un antioxydant bénéfique.
Variez les plaisirs. Tomates cerises, tomates jaunes, tomates cœur-de-bœuf… Chaque variété a ses atouts et permet de combiner santé et plaisir gustatif.
Quelques précautions à prendre…
- Les personnes sensibles à l’acidité peuvent opter pour des variétés moins acides ou privilégier la tomate cuite, qui est généralement mieux tolérée.
- Si vous suivez un traitement médical spécifique (par exemple certains anticoagulants), il est recommandé de consulter votre médecin pour ajuster votre consommation de tomates en conséquence.
En conclusion, la tomate ne détériore pas l’état des infections urinaires. C’est plutôt un partenaire santé polyvalent : délicieuse, hydratante et riche en nutriments, elle s’intègre aisément dans une alimentation variée qui favorise
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