Consommation d’alcool et cortisone : quels sont les dangers réels ?

Peut-on boire de l'alcool quand on est sous cortisone ? Quels risques ?

La cortisone est largement reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires efficaces, mais son emploi n’est pas dénué de risques, présentant divers effets secondaires et contre-indications. Qu’en est-il de l’association de la cortisone avec l’alcool ? Quels dangers cela peut-il comporter ? Le Dr Pierre Boucher, médecin généraliste, nous éclaire sur ces questions.

Utilisée pour traiter les allergies, l’asthme sévère, les maladies auto-immunes et les inflammations chroniques ou aiguës comme la sinusite ou la bronchite, la cortisone est l’un des traitements les plus fréquemment prescrits en France. En effet, environ 15 % des adultes français se voient prescrire une corticothérapie orale chaque année. C’est un des traitements anti-inflammatoires les plus puissants, mais il nécessite de prendre certaines précautions.

Produite naturellement par les glandes surrénales situées au-dessus des reins, la cortisone est une hormone cruciale pour la régulation de plusieurs fonctions dans le corps, incluant le métabolisme des glucides, la gestion du stress, et le contrôle de l’inflammation et de la réponse immunitaire.



En pratique médicale, le terme cortisone fait souvent référence aux corticoïdes synthétiques, qui sont des variantes synthétiques de l’hormone naturelle. Dr Boucher, médecin généraliste.



Les corticoïdes sont des versions synthétiques de la cortisone, agissant de manière plus intense et ciblée. Ils sont utilisés pour leur capacité à réduire rapidement les inflammations aiguës, comme lors d’une crise d’asthme ou d’une sinusite sévère, et à gérer les maladies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde ou les allergies graves.

Le terme cortisone inclut en réalité plusieurs molécules de corticoïdes synthétiques, chacun ayant une puissance et une durée d’action spécifiques. L’hydrocortisone, proche du cortisol naturel, a une action courte et modérée, tandis que la prednisone et la prednisolone, souvent prescrites en France, ont une action plus longue et plus intense. La méthylprednisolone est couramment utilisée en perfusion pour les traitements intensifs, tandis que la dexaméthasone et la bétaméthasone sont parmi les plus puissantes avec les effets les plus durables.

Angine, bronchite, toux, mal de gorge, sinusite : quelles sont les indications pour la prednisolone (Solupred®) ?

La prednisolone, vendue sous le nom de Solupred® entre autres, est l’un des corticoïdes synthétiques les plus utilisés en France. Son action anti-inflammatoire et immunosuppressive est efficace et sa durée d’action est intermédiaire.

Elle est principalement indiquée pour les maladies inflammatoires aiguës comme les crises d’asthme sévères, les exacerbations de BPCO, les réactions allergiques graves, les laryngites chez l’enfant, et certaines sinusites ou otites aiguës (en complément des antibiotiques).

La prednisolone est également prescrite pour des maladies auto-immunes et inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique, et d’autres. Elle peut aussi être utilisée en complément dans certains traitements de cancers pour réduire l’inflammation et améliorer l’efficacité de la chimiothérapie.

Quelle est la posologie recommandée pour la prednisolone ?

La posologie de la prednisolone varie grandement selon la maladie traitée, sa sévérité et la durée du traitement. Pour un adulte, elle varie généralement de 0,5 à 1 mg/kg/jour, pouvant atteindre 2 mg dans les cas les plus graves. Pour les traitements courts, des doses élevées sont souvent prescrites initialement (par exemple, 40-60 mg/jour pendant 5 à 10 jours pour une crise d’asthme sévère), avec un arrêt rapide. Pour les maladies chroniques, il est parfois nécessaire de commencer avec une dose élevée avant de réduire progressivement à la dose minimale efficace, souvent entre 5 et 20 mg/jour sur le long terme.

Chez les enfants, la dose est calculée selon le poids, entre 1 et 2 mg/kg/jour, sans jamais dépasser les doses maximales recommandées pour les adultes.

Peut-on consommer de l’alcool pendant un traitement à la cortisone ?

Il n’est pas strictement contre-indiqué de consommer de l’alcool pendant un traitement à la cortisone, mais cela est généralement déconseillé. « Un verre occasionnel peut ne pas avoir d’effet notable, mais il est préférable d’éviter une consommation régulière ou excessive pendant un traitement à la cortisone », conseille le Dr Boucher.

Quels sont les risques et effets secondaires de l’association cortisone et alcool ?

L’association régulière d’alcool et de cortisone peut être préjudiciable pour l’estomac et pour le foie, et elle peut également augmenter les effets secondaires de la cortisone.



La cortisone et l’alcool fragilisent tous deux la muqueuse gastrique, augmentant ainsi le risque de problèmes digestifs comme les ulcères, les gastrites, les saignements ou encore le reflux gastrique. Dr Boucher.



Certaines molécules de corticoïdes sont métabolisées par le foie, qui est également sollicité par la dégradation de l’alcool. Cette combinaison peut donc augmenter le risque de lésions hépatiques, surtout si la consommation d’alcool est fréquente.



L’association alcool-cortisone peut aussi perturber la glycémie et exacerber les effets psychiques des corticoïdes, tels que l’agitation, les troubles du sommeil, l’hypertension ou l’augmentation de la glycémie. Dr Boucher.



En outre, l’alcool, en diminuant l’efficacité du système immunitaire, peut interagir avec certaines conditions médicales traitées par la cortisone, telles que l’asthme ou les maladies auto-immunes, allant à l’encontre des objectifs du traitement.

Quels médicaments ne faut-il pas mélanger avec de l’alcool ?

Plusieurs catégories de médicaments ne doivent pas être associées à l’alcool en raison des risques accrus.

Les médicaments à effet sédatif, incluant les somnifères, les hypnotiques, les anxiolytiques, les antidépresseurs sédatifs et les antipsychotiques, peuvent provoquer une somnolence excessive, une confusion importante et même une dépression respiratoire en association avec l’alcool.

Les analgésiques opioïdes, comme la morphine ou le tramadol, peuvent également entraîner une dépression respiratoire sévère lorsqu’ils sont consommés avec de l’alcool.

Certains antibiotiques, tels que le métronidazole ou le céfotétan, peuvent provoquer des réactions désagréables lorsqu’ils sont pris avec de l’alcool, incluant nausées, vomissements et palpitations.

Les médicaments pour le cœur et les antihypertenseurs peuvent causer une hypotension ou des malaises, et les anticoagulants, comme la warfarine, peuvent provoquer des saignements et interagir avec le métabolisme hépatique.

Enfin, les médicaments hépatotoxiques, dont le paracétamol est le plus connu, voient leur toxicité pour le foie augmentée lorsqu’ils sont consommés avec de l’alcool.

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