Acide Phosphorique E338 : Risques et Impacts à Connaître !

L’additif alimentaire E338, également connu sous le nom d’acide orthophosphorique ou plus simplement acide phosphorique, est largement répandu dans l’industrie agroalimentaire.

Cet acide inorganique puissant se présente sous une forme liquide claire et sans odeur. Il est représenté par la formule chimique H₃PO₄.

L’acide phosphorique est classé parmi les additifs conservateurs avec une propriété antioxydante.

En abaissant le pH des aliments, il limite la croissance des micro-organismes, agissant ainsi comme un conservateur.

Il est également couramment utilisé comme agent aromatisant pour ajouter une note acidulée à certaines boissons et aliments.

Le E338 est présent dans une variété étendue de produits alimentaires commerciaux, notamment dans les sodas.

Il se trouve aussi dans divers produits transformés tels que les sauces, fromages fondus, crèmes glacées, viandes cuites transformées (charcuterie), fruits de mer, snacks salés, conserves, produits de boulangerie, produits à base de pomme de terre, et pâtisseries industrielles.

Il existe plusieurs additifs pour ajuster l’acidité, mais les deux principaux utilisés dans les sodas sont l’acide phosphorique (E338) et l’acide citrique (E330).
L’acide phosphorique est préféré à l’acide citrique pour principalement deux raisons :

Bien qu’autorisé par les autorités sanitaires (EFSA, FDA, etc.), son utilisation excessive suscite des inquiétudes.

En excès, il peut donc porter préjudice à la santé osseuse ou rénale. Une étude de 2007 a démontré qu’une consommation élevée de colas chez les femmes âgées était liée à une densité osseuse plus faible.

« On a également observé qu’une consommation excessive et régulière d’acide phosphorique augmente le risque de maladies cardiovasculaires chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale« , complète l’experte en science des aliments.

De nombreuses études ont révélé que l’excès de phosphore alimentaire, y compris celui provenant d’additifs comme l’acide phosphorique, était associé à des anomalies cardiovasculaires telles que la calcification vasculaire, la dysfonction endothéliale et l’hypertrophie cardiaque.

Pour ces raisons, l’acide phosphorique est considéré comme « peu recommandable » par l’UFC Que choisir. « À ce jour, l’acide phosphorique n’est cependant pas suspecté d’être cancérigène ni génotoxique« , ajoute notre spécialiste.

À l’heure actuelle, ni l’acide phosphorique (E338) ni les phosphates en général n’ont une DJA spécifiquement et individuellement fixée par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) pour la population générale. Toutefois, en 2019, une DJA groupée pour tous les additifs à base de phosphates a été établie, exprimée en phosphore (et non en acide phosphorique pur), qui est de 40 mg de phosphore/kg de poids corporel/jour. Cela correspond à 2,8 g de phosphore par jour pour un adulte pesant 70 kg.

Voici les principaux additifs concernés par cette DJA groupée :

Leur effet cumulatif – avec une alimentation très transformée et riche en sodas – peut mener à un apport excessif en phosphore, ce qui est nuisible pour la santé, surtout chez les personnes à risque (affections rénales, troubles cardiovasculaires…).

Le E338 est un additif halal sous sa forme standard. Cependant, attention, de nombreux produits dérivés ou transformés contenant cet additif peuvent inclure des ingrédients non halal (par exemple, dans des bonbons, boissons ou plats préparés), ce qui pourrait rendre le produit final non conforme aux normes halal.