Allergie aux tomates : mythe ou réalité ? Découvrez la vérité !

Peut-on vraiment être allergique aux tomates ?

La tomate est omniprésente dans notre cuisine. Pourtant, elle peut être à l’origine de réactions telles que des rougeurs et des picotements chez certains. Est-ce nécessairement une allergie ou pourrait-il s’agir d’une intolérance ?

Difficile de se passer de tomates juteuses en salade pendant l’été ou d’une succulente pizza garnie de sauce tomate… La tomate est incontournable. Cependant, chez certains individus, ce fruit peut déclencher des réactions indésirables telles que des démangeaisons, des rougeurs ou des troubles digestifs. Mais alors, est-il possible d’être allergique à la tomate ? Stéphanie Pividal, présidente de l’AFPRAL (Association Française pour la Prévention des Allergies), nous éclaire sur ce sujet.

Pour bien comprendre, il est essentiel de distinguer l’allergie alimentaire de l’intolérance alimentaire.

L’allergie alimentaire correspond à une réaction excessive du système immunitaire face à une protéine, perçue comme une menace. « L’organisme réagit en déclenchant une série de réponses : libération d’histamine, inflammation, démangeaisons, rougeurs… », précise Stéphanie Pividal. Dans les situations les plus extrêmes, cela peut mener à des difficultés respiratoires ou même à un choc anaphylactique.

L’intolérance alimentaire, quant à elle, ne concerne pas le système immunitaire. Il s’agit plutôt d’une difficulté du système digestif à traiter certains éléments de l’aliment. « Les symptômes comme les ballonnements, les reflux ou les crampes après un repas riche en sauce tomate sont souvent le signe d’une sensibilité digestive plutôt que d’une véritable allergie », affirme l’experte.

Cela signifie que toutes les personnes qui ont du mal à « digérer » les tomates ne sont pas nécessairement allergiques. « Il est crucial de comprendre cette différence pour savoir quand il est nécessaire de consulter un spécialiste et comment ajuster son régime alimentaire sans se priver sans raison », insiste Stéphanie Pividal.

Symptômes : comment reconnaître une allergie à la tomate ?

Les symptômes d’une allergie à la tomate peuvent varier d’une personne à l’autre et peuvent être légers, modérés ou graves. Voici les réactions les plus courantes :

  • Cutanés : rougeurs, petits boutons, urticaire, parfois un gonflement des lèvres, de la langue ou du visage (œdème de Quincke).
  • Digestifs : douleurs abdominales, diarrhées, nausées – souvent confondus avec des symptômes d’intolérance alimentaire.
  • Respiratoires : rhinite, éternuements, sensation d’obstruction ou gêne respiratoire légère.

« Dans la majorité des cas, il s’agit de réactions modérées et temporaires. Cependant, il est crucial de rester vigilant car un choc anaphylactique n’est jamais totalement exclu », prévient Stéphanie Pividal.

Causes : pourquoi certaines personnes réagissent-elles mal à la tomate ?

La tomate contient diverses protéines susceptibles de déclencher une réponse allergique :

  • Profilines et PR-10 (protéines fragiles) : présentes aussi dans le pollen de bouleau ou les graminées. Heureusement, ces protéines sont souvent éliminées par la cuisson.
  • LTP (protéines résistantes) : elles subsistent malgré la chaleur et la digestion et peuvent entraîner des réactions plus intenses (urticaire, gonflements, etc.).
  • Protéines similaires au latex : certaines protéines de la tomate sont proches de celles trouvées dans l’avocat, la banane ou le latex, ce qui peut mener au syndrome latex-fruits. Ainsi, une personne allergique à la tomate pourrait également être sensible au latex.

L’influence des cofacteurs

La sévérité d’une réaction allergique ne dépend pas seulement de l’aliment en question. En réalité, les tomates ne sont pas plus risquées que les cacahuètes ou les bananes. Tout dépend du système immunitaire de l’individu et de son seuil de tolérance. Il faut également prendre en compte les cofacteurs qui peuvent intensifier la réaction : la consommation d’alcool, l’effort physique, certains médicaments, le stress ou les maladies.

Attention aux allergies croisées !

Comme mentionné précédemment, les tomates peuvent provoquer des allergies croisées chez les personnes sensibles.

Des réactions croisées peuvent survenir entre la tomate, le latex et certains pollens, comme le pollen de bouleau. Mais il existe aussi des réactions croisées entre différents aliments : la tomate fait partie de la famille des Solanacées, qui inclut également le poivron, le piment, le paprika, l’aubergine et la pomme de terre. Ainsi, certaines personnes allergiques à la tomate pourraient aussi réagir à un ou plusieurs de ces aliments.

Crues, cuites, séchées, en sauce ou non… Quelles différences ?

La manière dont on consomme la tomate peut influer sur les réactions allergiques.

  • Tomates crues : elles contiennent des protéines allergènes intactes, augmentant ainsi leur potentiel allergène.
  • Tomates séchées : le processus de séchage concentre non seulement les nutriments mais aussi les protéines allergènes. Elles restent donc potentiellement allergisantes.
  • Tomates cuites ou en sauce : la cuisson peut détruire une partie des protéines allergènes dites « thermolabiles », ce qui explique pourquoi certaines personnes allergiques aux tomates les supportent mieux cuites ou en sauce. Cependant, certaines protéines résistent à la cuisson et peuvent encore provoquer des réactions allergiques.
  • Produits dérivés (ketchup, concentré de tomates, jus de tomates) : ils peuvent encore contenir des traces d’allergènes, mais leur concentration varie selon les procédés de fabrication et la sensibilité individuelle. C’est pourquoi une personne peut tolérer une sauce tomate industrielle, mais réagir fortement à une tomate fraîche.

Diagnostic : comment déterminer si l’on est allergique à la tomate ?

Seul un spécialiste en allergologie est en mesure de confirmer qu’une réaction est effectivement due à une allergie à la tomate, et ce diagnostic repose sur plusieurs indices.

  • Entretien détaillé : il s’agit de la première phase d’investigation. L’allergologue recueille des informations précises sur les symptômes, leur intensité, leur durée et les circonstances de leur apparition, ainsi que sur les antécédents personnels ou familiaux d’allergies et la présence éventuelle d’allergies croisées.
  • Des tests cutanés (prick tests) peuvent confirmer le diagnostic s’ils corroborent les informations recueillies lors de l’entretien. Le dosage sanguin des IgE spécifiques peut également être utile, particulièrement lorsque les prick-tests sont imprécis ou impossibles.
  • Dans certains cas, un test de provocation orale peut être envisagé. Cette procédure consiste à ingérer de petites quantités de tomate sous surveillance médicale pour confirmer le lien de cause à effet. Cette méthode comporte un risque de réaction sévère et ne doit jamais être réalisée à domicile !

Il est important de noter que des tests positifs ne signifient pas forcément qu’il faille éliminer complètement l’aliment concerné. Dans certains cas, il peut être préférable de maintenir de très petites expositions tolérées sous contrôle médical. Une éviction stricte peut entraîner une perte de tolérance, et toute réintroduction accidentelle pourrait alors déclencher une réaction encore plus sévère.



Si vous suspectez une allergie à la tomate, ne prenez pas de décisions hâtives : consultez rapidement un allergologue.



Stéphanie Pividal

présidente de l’AFPRAL

Traitement : que faire en cas d’allergie avérée à la tomate ?

Vivre avec une allergie à la tomate nécessite de la prudence, mais ce n’est pas insurmontable.

La première étape est de comprendre la nécessité d’un traitement approprié. Selon la gravité de l’allergie, différentes options peuvent être envisagées :

  • Antihistaminiques pour atténuer l’urticaire ;
  • Intervention d’urgence avec de l’adrénaline en cas de réaction alarmante.
  • Par la suite, il est recommandé de porter toujours sur soi un stylo auto-injecteur d’adrénaline si vous avez déjà eu une réaction sévère ou un risque d’anaphylaxie. « Cela nécessite absolument une formation thérapeutique », souligne l’allergologue.

Une immunothérapie orale peut également être envisagée en cas d’allergie sévère, bien que cela reste peu courant pour la tomate.

Organisez votre quotidien

Une organisation simple peut également aider à réduire les risques :

  • Notez les aliments à éviter et gardez cette liste à portée de main ;
  • Portez un bracelet ou un pendentif médical en cas de réaction potentiellement sévère ;
  • Informez votre entourage et les professionnels de la restauration de votre allergie ;
  • Apprenez à reconnaître les premiers signes d’alerte : démangeaisons, picotements, gonflement ou difficultés respiratoires.
  • Enfin, il est conseillé de lire attentivement les étiquettes : bien que la tomate ne soit pas un allergène à déclaration obligatoire (ADO), elle est toujours mentionnée dans la liste des ingrédients.

En conclusion, oui, l’allergie à la tomate existe, bien qu’elle reste peu fréquente. La plupart des personnes tolèrent sans problème ce fruit plein de soleil. Mais si vous avez des doutes, ne restez pas dans l’incertitude : consultez un allergologue. Seul un spécialiste pourra distinguer une véritable allergie d’une simple intolérance. Et rassurez-vous : même sans tomate, de nombreuses options délicieuses restent à explorer !

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