Hypertension : Le sucre est-il vraiment le coupable à éviter ?

L’hypertension artérielle, qui touche environ un tiers des adultes, est la maladie chronique la plus fréquente en France et constitue un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires comme les crises cardiaques et les AVC.

Dans 90% des cas, l’hypertension est dite essentielle et résulte de multiples facteurs : déséquilibre alimentaire, surcharge pondérale, manque d’activité physique, tabagisme, alcoolisme, stress prolongé, prédispositions génétiques, et l’âge. Le reste est dû à des pathologies sous-jacentes comme les apnées du sommeil, des problèmes rénaux ou hormonaux, ou à l’utilisation de certains médicaments.

Outre les médicaments, adopter une alimentation équilibrée est crucial pour gérer cette condition.

Des recherches récentes ont démontré que la haute consommation de sucre influence négativement la pression artérielle, y compris chez les jeunes.

Plusieurs mécanismes expliquent cette corrélation entre le sucre, notamment le fructose, et l’hypertension.

L’ingestion importante de fructose peut augmenter le niveau d’acide urique dans le sang, ce qui peut à son tour affecter le fonctionnement des reins, un facteur de risque pour l’hypertension, explique le nutritionniste.

En outre, une consommation élevée de sucre favorise également l’absorption du sel, qui est directement lié à l’augmentation de la pression artérielle. Ce processus est facilité par un transporteur spécifique dans l’intestin, appelé SGLT1, qui favorise l’absorption du glucose et du sodium. — Pascal Nourtier.

Quand on consomme beaucoup de sucre, les transporteurs SGLT1 sont plus actifs, entraînant ainsi plus de sodium dans le sang.

Les excès de sucre et de sel jouent un rôle prépondérant dans l’apparition et l’aggravation de l’hypertension.

Les fluctuations de la tension artérielle peuvent être influencées par plusieurs facteurs, y compris le stress, les émotions, l’activité physique, et le sommeil, qu’on soit hypertendu ou non.

L’exercice physique est l’une des méthodes les plus efficaces pour baisser rapidement la tension artérielle. Un effort modéré peut dilater les vaisseaux sanguins et faciliter la circulation. Des exercices comme la marche rapide, combinés à une respiration profonde, peuvent réguler une tension élevée de manière efficace. « La pratique régulière d’exercices physiques est également recommandée pour un traitement à long terme de l’hypertension. On suggère 30 minutes d’activité par jour, adaptées aux capacités physiques de chaque individu » explique Pascal Nourtier.

Des études ont montré que la méditation et la respiration diaphragmatique peuvent réduire rapidement la pression artérielle lorsqu’elles sont intégrées dans une routine quotidienne.

Un bon sommeil est également crucial pour la santé cardiovasculaire et la gestion de l’hypertension. Dormir moins de 6 heures par nuit peut doubler le risque d’hypertension, selon certaines études.

Une alimentation saine est essentielle pour gérer l’hypertension et les maladies cardiovasculaires. « La réduction du poids corporel en cas de surpoids et la diminution de la consommation de sucre et de sel sont primordiales » souligne le nutritionniste. Un apport en sel de 5 à 6 g par jour peut aider à réduire la tension sans médicaments, bien que la consommation moyenne soit de 8,5 g.

Il est conseillé de privilégier les aliments frais, comme les fruits et légumes, les viandes maigres, le poisson, les céréales complètes et les légumineuses, tout en limitant les aliments ultra-transformés, les charcuteries, les fromages et les produits sucrés, notamment les boissons sucrées. Le sirop de maïs, souvent utilisé dans l’industrie alimentaire en raison de sa haute teneur en fructose, est particulièrement à éviter. Une étude a révélé qu’une consommation quotidienne de plus de 74 g de ce type de sucre augmentait de 30 % le risque d’une tension supérieure à 14/9 et de 77 % celle d’une tension supérieure à 16/10.

Le potassium est un micronutriment crucial qui aide à mieux réguler le sodium. On le trouve abondamment dans les fruits et légumes, les légumineuses comme les lentilles et les pois chiches, ainsi que dans les oléagineux tels que les noisettes, les noix et les amandes, détaille Pascal Nourtier.

Malgré leur teneur en fructose, les fruits ne doivent pas être exclus de l’alimentation. « On peut en consommer jusqu’à trois par jour, idéalement en fin de repas pour ralentir l’absorption du sucre » recommande le spécialiste.

Il est important de noter que bien que ces habitudes alimentaires doivent être maintenues, il est possible de faire des écarts occasionnels. « Ce n’est pas l’excès ponctuel qui augmente la tension, mais plutôt la répétition d’une alimentation trop sucrée, trop salée ou trop riche » conclut Pascal Nourtier.

Il existe cinq principales catégories de médicaments antihypertenseurs, souvent prescrits en combinaison. Le choix dépend du profil du patient (âge, antécédents, tolérance, maladies associées) et est déterminé par le médecin traitant. Ces médicaments incluent les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA2), les diurétiques thiazidiques, les bêtabloquants, et les inhibiteurs calciques (dihydropyridines). Leur action consiste à dilater les vaisseaux sanguins, réduire le volume sanguin ou ralentir le cœur afin de diminuer durablement la tension artérielle.