Découvrez si le jus de canneberge peut vraiment combattre les infections urinaires!

Que ce soit de manière occasionnelle ou régulière, la cystite affecte gravement la vie quotidienne, affective et sexuelle des femmes touchées. Pour celles qui en souffrent, le recours au jus de canneberge est courant. Cette baie rouge et acidulée, riche en antioxydants et originaire d’Amérique du Nord, a été au cœur de nombreux débats jusqu’à ce que son efficacité soit confirmée par une étude mondiale publiée dans Cochrane Reviews en novembre 2023. « Les produits à base de canneberge diminuent de moitié les risques d’infections urinaires », affirme le Pr François Desgrandchamps.

Les agents pathogènes ne parviennent pas à s’ancrer durablement et sont simplement expulsés lors de la miction.

Pour évaluer l’efficacité du jus de canneberge et ses variantes sur les infections urinaires, des chercheurs australiens des universités Flinders et de l’hôpital pour enfants de Westmead ont analysé 50 essais, incluant 26 nouvelles études et près de 9 000 participants. Ils ont comparé l’efficacité des produits à base de canneberge (jus, comprimés, poudre) face à un placebo, l’absence de traitement, ou d’autres interventions médicamenteuses (antibiotiques, probiotiques).

Il en ressort que les produits contenant 36 mg de PAC A par jour réduisent de 25% le risque d’infection urinaire symptomatique chez les femmes avec des cystites récidivantes, et de plus de 50% chez les enfants et personnes à risque (suite à une opération, une radiothérapie de la vessie…). Cependant, ils sont inefficaces chez les personnes âgées, les patients présentant des problèmes de vidange vésicale ou les femmes enceintes.

Ces produits, bien qu’utiles pour prévenir de futures crises, ne traitent pas une cystite déjà présente. « Le premier traitement reste la monodose d’antibiotiques, comme le Monuril, délivré par les pharmaciens une fois l’infection bactérienne confirmée », souligne le Pr Desgrandchamps.

Il est donc crucial de traiter la cause sous-jacente des crises, comme une carence en œstrogènes due à la ménopause, l’utilisation d’une pilule faiblement dosée, ou encore des problèmes de constipation ou de diarrhée.

Bien que les études n’aient pas démontré de supériorité entre les différentes formes (jus, comprimés, capsules, poudre), le Pr Desgrandchamps recommande une cure de jus de canneberge sur six mois pour permettre à la vessie de retrouver pleinement ses fonctions. Selon lui, le jus a plusieurs avantages : il encourage à boire et, consommé frais et à jeun le matin, il stimule le transit grâce à un réflexe gastrocolique, permettant ainsi de résoudre deux problèmes en un.

« Un verre de 200 ml de jus matin et soir est recommandé, car il empêche les bactéries de se fixer aux parois de la vessie pendant 12 heures », indique le spécialiste. Si les jus commerciaux ne précisent pas toujours le dosage en PAC, une étude clinique menée en France et aux États-Unis estime qu’un verre contenant au moins 27 % de jus de cranberries apporte entre 27 et 37 mg de PAC. Les jus purs en contiennent quatre fois plus, mais leur goût est plus astringent.

Attention si vous êtes en surpoids ou diabétique en raison de la haute teneur en glucides de certaines boissons ! Une version « faible en sucres » ou un complément alimentaire pourraient être plus appropriés.

• Le plus économique : Ocean Spray Cranberry, contenant 27 % de concentré de cranberry. Un verre de 100 ml apporte entre 11 et 15 mg de PAC. Prix : 2,15 €/l ;
• Biologique : Vitabio, pur jus de cranberry du Québec, certifié bio, sans sucres ajoutés. Prix : 5,35 €/50 cl.

• Correctement dosé : Gyndelta, laboratoire CCD. Programme de 90 jours avec une quantité précise de PAC A (méthode BL-DMAC). Une gélule par jour. Prix approximatif : 26,90 € pour 90 gélules ;
• Biologique : Urisanol entretien Bio, laboratoire Pierre Fabre. Un extrait concentré de Cranberry (36 mg de PAC) associé à un extrait concentré de pissenlit aux propriétés diurétiques. Une gélule par jour. Prix : 16 € pour 30 gélules.